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Chronique sur BFM Business de Marion Chapel-Massot : Profitez de l’été pour parler d’argent à vos enfants…

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Marion Chapel-Massot, dirigeante du cabinet de Conseil en Gestion Privée internationale DECARION et membre du réseau FCE, était interviewée en direct par Cédric Decoeur dans l’émission BFM Patrimoine du jeudi 6 juillet 2023 :

Voir le replay sur le site de BFM Business :

En France, le sujet de l’argent est toujours délicat à aborder mais le dialogue parents-enfants n’a d’effet que positifs et à tout âge. Dans cette émission vous retrouverez les conseils de Marion Chapel-Massot pour échanger avec vos enfants sur les différents thèmes liés à l’épargne, la transmission…

Nous sommes à votre disposition pour répondre à vos questions personnelles !

Jeune génération : un mineur peut-il avoir un compte bancaire ou un livret d’épargne à la banque ?

Oui, dès la naissance il est possible d’ouvrir un compte à ses enfants. Les parents sont responsables de l’épargne de leurs enfants jusqu’à leur majorité. Cependant, les conditions d’utilisation du compte diffèrent en fonction de l’âge de l’enfant :

  • Avant 12 ans : il est possible d’ouvrir un compte bancaire ou un livret A à son enfant dès sa naissance, mais il ne pourra pas utiliser son compte avant ses 12 ans.
  • Entre 12 ans et 16 ans : votre ado peut demander l’ouverture d’un livret jeune et peut également déposer ou retirer des sommes sur son compte même si la fréquence des retraits peut être limitée et la signature des parents est obligatoire.
    Jusqu’à 16 ans les parents peuvent utiliser les sommes déposées sur le compte mais l’utilisation des fonds est limitée aux dépenses concernant l’éducation et l’entretien.
  • A partir de 16 ans, votre enfant peut ouvrir un compte et disposer de moyens de paiement. Il peut déposer et retirer librement sauf si vous vous y opposez.
    A ce stade si vous utilisez les fonds de vos enfants vous devez leur rendre des comptes sur l’usage que vous faites de cet argent.

Si vous ouvrez un contrat d’Assurance vie à vos enfants ou petits-enfants, pouvez-vous vous assurer que les fonds seront utilisés pour un projet et pas pour faire le tour du monde ?

Oui, il est possible d’ouvrir un contrat d’assurance vie pour un mineur et d’ajouter une clause d’inaliénabilité avant 25 ans par exemple. Ainsi si le jeune adulte souhaite dilapider son épargne sans projet concret, le retrait sera soumis à un accord préalable des parents/grands-parents donateurs.

Est-ce possible d’ouvrir un Plan d’Épargne Retraite pour ses enfants ? Y-a-t-il un intérêt ?

Il est possible d’ouvrir un PER pour les enfants ce qui va permettre aux parents de déduire le montant des versements du revenu imposable du foyer fiscal (dans la limite du plafond prévu par la loi). Pour le jeune adulte propriétaire d’un PER, il pourra soit utiliser les fonds pour l’acquisition de sa Résidence principale soit conserver le contrat et continuer à l’alimenter pour sa retraite. Cela permet aux parents de s’assurer que l’argent versé sur ce PER sera utilisé pour des projets concrets puisque le retrait est soumis à des conditions spécifiques. C’est donc un double avantage pour les parents !

Est-il conseillé d’informer les jeunes enfants de l’épargne qu’ils possèdent ?

 Je conseille de commencer à parler d’argent aux enfants dès la perte de leur première dent de lait quand la petite souris va déposer une pièce sous l’oreiller !

Il est important ensuite de leur faire comprendre la valeur des choses et petit à petit de les informer sur les différentes classes d’actifs. Ainsi ils vont acquérir une connaissance financière essentielle pour bien gérer ensuite leur argent et leur donner envie de le faire fructifier. Cependant, je déconseille de les informer trop jeunes du patrimoine potentiel dont ils vont hériter. Cela pourrait compromettre leur ambition et leurs propres chemins de vie.

A l’âge adulte, comment aborder les sujets de transmissions patrimoniales ?

Profitez peut-être d’un moment privilégié avec vos enfants pour évoquer la notion de partage entres eux des biens qui composent votre patrimoine.

L’été est souvent propice… Analysez les besoins de chacun d’entre eux et proposez leur une répartition : certains préféreront des liquidités et d’autres de l’immobilier par exemple. Si tous veulent la même chose, je conseillerais alors de créer des sociétés civiles avec la rédaction de statuts adaptés pour organiser la gestion et permettre que chacun puisse sortir de l’association sans léser les autres et en évitant les conflits…

Et s’il y a une entreprise dans la famille et un seul enfant repreneur par exemple ?

Dans ce cas c’est toujours plus complexe.

L’enfant repreneur va pouvoir bénéficier de conditions avantageuses sur la donation (abattement de 75% sur la valeur des biens professionnels sous conditions). Cela sous-entend que les parents disposent de liquidités et/ou autres biens suffisants pour compenser les autres enfants et à défaut l’enfant repreneur devra dédommager ses frères et sœurs. Un partage s’anticipe.

Nos conseils

  • Il n’y a pas d’âge pour parler d’argent à ses enfants. Le plus important est que vos enfants aient un rapport sain avec l’argent et comprennent que l’argent est un moyen et pas une fin en soi.
  • Veillez à préserver l’équité entre vos enfants pour limiter les querelles familiales.
  • Entourez-vous d’un conseil en gestion de patrimoine pour vous assister dans les stratégies de transmission et vos premières réunions familiales.

Apprendre à gérer ses finances c’est être capable demain de mieux appréhender son épargne, ses investissements, la transmission familiale. Les jeunes gens doivent prendre bien plus de décisions financières que nous devions le faire par le passé. Notamment pour épargner pour leur retraite. Apprendre aux enfants l’importance de l’épargne c’est l’associer à une récompense qui grandit à mesure de l’attente.

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